Ce soir, le magazine de France 2 Complément d’enquête propose un reportage intitulé « Le Diable au trousse ». Ce dernier revient sur l’affaire des 11 personnes défenestrées à Verrières dans les Yvelines. Le site de France Info rapportait ainsi les faits :
« Selon la procureure adjointe du parquet de Versailles, Odile Faivre, « c’est parce qu’il était nu et qu’il s’est levé durant la nuit pour se porter au chevet de son enfant en pleurs que les choses se sont produites« . Dans l’appartement, 13 personnes « étaient en train de regarder la télévision », a-t-elle expliqué. « L’homme s’est levé pour préparer un biberon quand son épouse aurait hurlé en le voyant : « C’est le diable, c’est le diable« . Au moment où ce trentenaire tentait de revenir dans l’appartement dont les occupants l’avaient expulsé, « les autres occupants ont pris la fuite en sautant par la fenêtre, ayant une peur panique du diable », a poursuivi Odile Faivre ».
J’ai participé au reportage en proposant à un journaliste de l’émission un parcours à travers Saint-Denis et en lui indiquant l’existence de l’Eglise de la Montagne de feu et des Miracles, une Eglise nigériane créée en 1989, dans laquelle l’accent est fortement mis sur la « délivrance » et le « combat spirituel », des catégories sur lesquelles je reviendrai plus longuement, en m’appuyant notamment sur les analyses fines de l’anthropologue Sandra Fancello.
Bonjour,
Je n’ai pas trop saisi le sens de votre intervention dans le cadre de cette émission. Si je comprends bien, vous avez fait une thèse de géographie touchant à certaines églises évangéliques (Paris et Montréal). Je ne connais ni le contenu ni le résumé de votre thèse, n’ayant pu la trouver sur internet, mais votre entretien avec le journaliste de France 2 ne nous a pas éclairé sur ce point. Vous nous entretenez sur les pratiques que vous avez découvertes lors de vos visites dans ces locaux.
Votre démarche était-elle de chercher dans quelles conditions les fidèles se retrouvent et pratiquent leur foi, ou de s’intéresser à la pratique elle-même ? Est-ce une recherche sur le fond ou sur les conditions d’exercice ?
Cordialement,
Bon, en fait, je devais être celui qui les emmenait sur les lieux et qui décryptait certains éléments (des affiches, du discours, des lieux). D’après ce que j’ai compris, les reportages comprennent des « personnages », et moi je jouais le chercheur. Ma thèse portait sur les lieux de culte, c’est à dire leur visibilité dans l’espace urbain et leurs logiques d’implantations. Ce n’est que de manière indirecte que je me suis intéressé aux dimensions sociologiques des Eglises, où plutôt, celles-ci m’intéressaient, dans la mesure où elles concernaient les lieux et les espaces cultuels. Quant à votre distinction sur « le fond » et les « conditions d’exercice », je crois que les deux sont indissociables.