En photo: l’Eglise Evangélique Cité Jérusalem, arrondissement de Rosemont, Montréal.
Voilà tout juste une semaine que j’ai soutenu ma thèse de doctorat, intitulée : Les dimensions spatiales et sociales des Eglises évangéliques et pentecôtistes en banlieue parisienne et sur l’île de Montréal. Cette dernière a été dirigée par Annick Germain (sociologue de l’INRS-UCS de Montréal) et Hervé Vieillard-Baron (géographe à l’Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense). Compte tenu de la co-tutelle, le jury était étoffé : Elisabeth Dorier-Apprill (géographe de l’Université de Provence), Sébastien Fath (historien du GSRL-CNRS), Marie-Hélène Bacqué (sociologue à l’Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense), David Hanna (géographe au département d’études urbaines et touristiques à l’Université du Québec à Montréal), Pierre Hamel (sociologue à l’INRS-UCS), et bien évidemment mes deux directeurs. Je n’oublie pas celles et ceux qui m’ont fait le plaisir de venir assister à la soutenance.
La soutenance fut longue : un peu plus de 4 heures, comme certains cultes auxquels j’ai pu assister au cours de ma recherche ! Je garde un excellent souvenir de cet exercice qui marque la fin de trois années de recherche et qui, surtout, ouvre la porte à des recherches futures. Comme le fit remarquer malicieusement un des membres du jury : « Et bien, on vous a fait votre programme de recherche pour les 10 années à venir ! ». Ce qui est tout à fait juste. Les questions et les remarques des membres du jury ont permis de mettre le doigt sur certaines limites et insuffisances de mon travail, mais également de montrer comment je peux maitenant m’appuyer sur certaines intuitions pour poursuivre la recherche. Cette thèse est donc bien un « aboutissement provisoire » : si elle constitue une séquence cohérente dans mon parcours de recherche, elle ouvre des portes nombreuses et des pistes à creuser. Toutes ne seront sans doute pas exploitées immédiatement.
Pour l’heure, je vais me concentrer sur la question de la régulation locale des lieux de culte par les autorités locales montréalaises, en privilégiant une approche néo-institutionnelle (une petite note reviendra dans quelques temps sur le néo-institutionnalisme). La question de départ est de voir comment les contraintes urbanistiques qui pèsent sur les communautés religieuses orientent le processus de production de l’espace religieux. En retour, j’ai envie d’interroger les différentes manières que les responsables politiques locaux ont d’adapter leurs propres conceptions du religieux dans un contexte marqué par une pluralité des expressions religieuses et de ses formes d’affichage. Pour mener cette recherche, j’ai la chance de repartir à Montréal en janvier prochain. J’y serai accueilli par la sociologue Valérie Amiraux, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études du pluralisme religieux et ethnicité, rattachée au Centre d’Etudes Ethniques des Universités de Montréal (CEETUM).
Tout un programme…