Un peu d’enseignement

Qui dit « enseignant-chercheur » dit travail de recherche et travail d’enseignement. Personnellement, c’est ce second volet qui me plaît tout particulièrement. Je suis donc très heureux d’avoir reçu la charge d’un séminaire doctoral en Sciences Humaines Appliquées (SHA), un programme de doctorat offert par la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. Ce séminaire porte sur l’épistémologie des sciences humaines appliquées. En deux mots, les SHA se caractérisent par leur finalité pratique et par l’attention apportée au travail interdisciplinaire. Une recherche en SHA a pour ambition de résoudre un problème précis et fait de son engagement social sa pierre angulaire.

Chaque séance sera organisée autour d’un thème. Je m’efforcerai d’indiquer chaque semaine les textes retenus. La première séance, « La démarche intellectuelle: entre étonnement et rupture » comporte 8 textes de nature et de taille variée (André Gide côtoie ainsi Descartes et Bourdieu). Tous les textes ont en commun de parler de ce qu’est une démarche intellectuelle et illustre bien selon moi les deux versants pointés par le titre de la séance: l’étonnement (tel que l’emploie Aristote dans sa Métaphysique) et la rupture (celle d’un Bachelard ou d’un Bourdieu).

  •   René Descartes, « Première méditation », in Les Méditations métaphysiques, 1641.
  •  Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières, 1794.
  • Michel Foucault, « Qu’est-ce que les Lumières », 1984.
  •  André Gide, Préface de Les nourritures terrestres, 1897.
  • Pierre Hadot, « La philosophie est-elle un luxe ? » dans Exercices spirituels et Philosophie antique, 2002, Paris : Albin Michel, p. 361-366.
  • Pierre Bourdieu, « un doute radical », in Réponses. Pour une anthropologie réflexive, 1992, Paris : Éditions du Seuil, p. 207-216.
  • Gaston Bachelard, « la notion d’obstacle épistémologique », in La Formation de l’esprit scientifique, 1977, Paris : Vrin, p. 13-16.
  • Gilles Gaston Granger, « À quoi sert l’épistémologie ? », Droit et Société, 1992, N° 20-21, p. 35-42.

En exergue du syllabus, j’ai placé cette phrase de Pierre Bourdieu: « Je dirais que nous naissons déterminés et nous avons une petite chance de finir libres. Nous naissons dans l’impensé et nous avons une toute petite chance de devenir des sujets » (Le sociologue et l’historien, 1988, Agone/INA/Raisons d’agir). Bourdieu indique ainsi que le travail de recherche est aussi un travail de recherche de soi-même.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s