Le journal Le Monde proposait dans son édition du 26 mai un portrait du pasteur Saïd Oujibou, figure désormais incontournable du paysage évangélique français. Celui qui ouvre ses interventions par un sonore « Salam alikoum », est devenu en quelques années l’ancien musulman converti au Christianisme le plus célèbre de France. L’article du Monde est nuancé, assez loin d’ailleurs de certains propos que j’avais pu relever dans une note précédente.
Le 27 mai, le même journal proposait dans son édition en ligne un article intitulé » Pourquoi la phobie de l’Islam gagne du terrain« , sans prendre la précaution d’ajouter un point d’interrogation au titre, comme si l’auteur allait apporter une réponse définitive. Plutôt que « phobie », terme auquel les amateurs des sites identitaires et islamophobes savent désormais parfaitement répondre, il serait sans doute plus juste de parler d' »obsession ». Nous sommes un peu face à l’éternel problème de la poule et de l’œuf: est-ce qu’un fait social devient un problème parce qu’on en parle, ou bien en parle-t-on parce qu’il s’agit d’un problème (et d’ailleurs, qu’est-ce exactement qu’un « problème social »?)? Dans le cas de l’Islam, il semble légitime de poser la question.
J’aurais aimé creuser la réflexion, mais je croule sous le travail; alors, affaire à suivre…
Bonjour !
J’espère que « l’affaire sera vraiment à suivre », car la thématique mérite vraiment réflexion et approfondissement. Pour ma part, je n’ai pas non vraiment pris le temps de réfléchir à la question, mais voici un vieil article de « l’Hebdo », journal suisse, datant du 23/02/11 et intitulé… »L’obsession de l’Islam » !(Une obssession d’ailleurs reprise sur certain site évangélique).
« Cette obsession de l’islam, en France, et quasiment partout en Europe, a quelque chose de décalé, voire d’anachronique, rapportée aux révolutions en cours dans plusieurs pays arabes. On n’y a pas entendu de revendications religieuses – ces voix-là s’exprimeront peut-être majoritairement dans les urnes lors de prochains scrutins libres.
C’est au nom de la liberté individuelle et d’une vie meilleure que ces révoltes ont été menées en Tunisie et en Egypte et qu’elles le sont actuellement ailleurs, affrontant parfois une répression terrible comme en Libye ».
http://www.hebdo.ch/de_88997_.html
A relire, en contre-point des événements passés et en cours.