Bienvenue à Pharmakon

pharmakonJe salue la naissance d’une nouvelle revue, Pharmakon. Pour le numéro 0, ayant pour thème « Approches spatiales », j’ai écrit un texte intitulé « Les métamorphoses du lieu de culte ou les leçons d’un terrain de recherche dans les milieux évangéliques et pentecôtistes ».

En voici l’introduction. Si vous souhaitez le texte en entier, écrivez-moi, et je serai heureux de vous le transmettre. Le mieux reste encore de se procurer la revue.

« Que serait l’idéologie religieuse (…) si elle ne se basait pas sur des lieux et leur nom : l’église, le confessionnal, l’autel ? L’Idéologie chrétienne a créé des espaces qui assurent sa durée ».

Ces quelques mots d’Henri Lefebvre viennent rappeler que les institutions existent spatialement et que cette spatialité n’est pas seulement un cadre passif, mais en constitue une condition d’existence déterminante. Aussi, dans le champ des études des faits religieux, la géographie ne doit pas être vue comme une discipline au service de la sociologie, de l’histoire ou de l’anthropologie, mais doit témoigner de la pertinence et de l’originalité de la perspective qu’elle offre. La multiplication des travaux en géographie des faits religieux – tout particulièrement chez les chercheurs de langue anglaise – constitue une réponse à une demande sociale réelle : les enjeux liés à la diversité religieuse dans des villes de plus en plus diversifiées sur le plan culturel, sont en partie géographiques. En France, les « affaires du voile », les prières dans certaines rues du 18ème arrondissement de Paris, doivent être resituées dans une perspective spatiale.

Dans les pages qui suivent je propose un regard réflexif sur ma recherche doctorale qui portait sur les dimensions spatiales des Églises évangéliques et pentecôtistes[1] en Seine-Saint-Denis et dans deux arrondissements montréalais (Dejean, 2010). Les communautés étudiées étaient pour une grande partie issues de l’immigration récente en provenance d’Afrique sub-saharienne et du bassin caribéen, de sorte que mon travail s’inscrivait dans un questionnement plus large sur les liens complexes entre les dynamiques migratoires internationales et les reconfigurations des paysages religieux.

Pour traiter des dimensions spatiales de ces Églises, j’articule ici mon propos autour du lieu de culte, « objet spatial » spécifique, espace de transition entre la communauté croyante locale et la société. Il s’agit de montrer comment les Églises étudiées invitaient à interroger les métamorphoses contemporaines du lieu de culte. S’il existe une sociologie originale des faits religieux en contexte de « modernité avancée », il faut lui faire correspondre une géographie spécifique.

Le texte commence par montrer comment la pratique du terrain relève pleinement de l’analyse (I). La deuxième partie revient sur les lieux de culte étudiés comme des formes matérielles d’adaptation au contexte urbain (II). Enfin, une dernière partie fait ressortir la fluidité de la notion de lieu de culte et montre comment des lieux temporaires émergent pour disparaître une fois l’activité achevée (III).


[1] Dans la suite du texte j’emploie l’expression « Églises évangéliques » afin d’alléger le propos, mais je tiens compte de la composante pentecôtiste, un rameau de l’évangélisme, apparu aux Etats-Unis, à la charnière des 19ème et 20ème siècles.

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