Réfugiés syriens pris en charge par des Églises: la délicate question des conversions

Le quotidien québécois Le devoir a récemment publié un article intitulé « Réfugiés dans les bras de Dieu » qui pose la question de la prise en charge de réfugiés syriens par des Églises, principalement évangéliques. En effet, à Montréal, nombre de communautés chrétiennes se sont fortement mobilisées pour offrir des services de premières nécessités aux centaines de réfugiés que le Québec accueille depuis la fin de l’année 2015. Or, l’article s’interroge sur la sincérité de cette prise en charge. Pour le dire vite, certaines Églises en feraient le premier pas vers la conversion de ces réfugiés de confession musulmane.Lors de l’entrevue avec la journaliste, cette dernière avait presque l’air choquée – du moins ce fut mon sentiment – par ce travail d’évangélisation (ou de prosélytisme pour prendre un terme négativement connoté). Rappelons que ce que j’appellerais les conversions pragmatiques sont bien connues des sociologues des faits religieux et que la conversion n’est pas toujours motivée par des motifs religieux. En revanche, il serait problématique que des Églises fassent de la conversion la condition sine qua non pour recevoir des services sociaux.

La question est complexe et une réponse mesurée exige plus qu’un seul article de journal. Néanmoins, ce dernier a le mérite de poser les termes du débat et… d’évoquer une recherche sur le rôle des Églises évangéliques dans l’intégration sociale et professionnelle des personnes immigrantes et réfugiées que nous entamons sous peu à L’IRIPI.

 

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