Voici une proposition d’ouvrages de sociologie et d’anthropologie des religions et du fait religieux. Ces deux disciplines ont une tradition ancienne dans ce domaine. N’oublions pas que le savoir sociologique de Durkheim s’est construit comme une alternative scientifique à la connaissance religieuse (voir sur ce point le chapitre qui lui est consacré dans « Sociologie et Religion: approches classiques au PUF »).
L’approche des religions et du fait religieux s’est considérablement renouvelé ces dernières années, notamment par une remise en cause du paradigme du soupçon, largement partagé par les sociologues: la religion est une illusion, un fantasme; la sociologie a pour fonction d’ôter les voiles d’ignorance à son sujet et, partant, d’émanciper ceux qui auraient pu être soumis à cette illusion. Des approches nouvelles, notamment celle d’Elisabeth Claverie (voir dans la bibliogaphie), propose au chercheur une cure d’humilité. Ce dernier doit avant tout rendre compte de processus complexes et originaux dans l’expérience religieuse, et non se prononcer sur la véracité ou l’authenticité de cette dernière.
Ces mutations doivent être impérativement assimilées par les géographes s’ils veulent à leur tour avoir une approche pertinente du fait religieux dans sa dimension spatiale. Dans cette perspective, les nouvelles manières de pratiquer la religion et la complexification du paysage religieux dans nos sociétés, ont pour corollaire de nouvelles spatialités, dont il appartient au géographe de rendre compte.